Comment être digital éthique en tant qu’entreprise ?

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Il est vrai que tout ce qui est numérique semble léger et aérien.

Votre petit ebook remplace une bibliothèque entière, votre smartphone remplace vos cartons de photos, vos CD (pour les plus jeunes, c’est les MP3 d’avant) ou vos DVD.

Plus besoin d’un réveil, d’une montre ou d’une calculatrice, une fois de plus votre smartphone contient tout ça.

Derrière cette liste des solutions numériques qui simplifient nos vies, il y a un très gros problème.

Internet, de par notre utilisation, n’est pas du tout si léger, tout comme son impact sur l’environnement.

Chaque année, les agences Web développent des sites plus complexes et élaborés.

Ces sites semblent fonctionner facilement, mais dans les coulisses, ils sont lourds et utilisent d’énormes quantités d’énergie chaque fois qu’ils sont chargés pour être visités.

Pour vous donner une idée, charger un site Web vitrine (c’est-à-dire peu complexe) consomme la même quantité d’énergie que de faire bouillir une bouilloire pour une tasse de thé.

Ramenez ça au nombre de sites visités tous les jours multipliés par le nombre des personnes ayant accès à Internet, ça fait beaucoup de bouilloires qui fonctionnent jour et nuit en même temps.

Là, vous commencez à avoir la tête qui tourne et à prendre conscience de l’ampleur de l’énergie que consomme notre outil préféré.

Du coup, la culpabilité environnementale qui avait commencé à s’insinuer dans nos vies vient de se renforcer lorsque l’on pense à notre façon d’utiliser Internet, et ça alors même que l’on pensait faire une bonne action écologique en l’utilisant.

Et oui, ne rêvons pas, il n’y a pas de magie, Internet a une forte empreinte environnementale et est une source importante de consommation énergétique et donc d’émissions de CO2 (gaz à effet de serre).

Pour vous donner une idée, en 2015, les centres de données mondiaux ont estimé que la Technologie de l’Information et de la Communication (TIC) représentait déjà près de 2% de la production mondiale d’électricité, ce qui représente l’équivalent des émissions de l’aviation mondiale.

L’ONU estime qu’en 2035 environ 5 milliards de personnes auront accès régulièrement à Internet soit quasiment la totalité de la planète.

Alors, comment savoir en tant qu’entreprise si votre utilisation digitale est polluante et surtout comment remédier au problème pour être une entreprise éco responsable ?

En tant qu’agence Web, on s’est dit qu’on était bien placé pour vous aider !

 

Comment mesurer l’empreinte carbone d’un site Web ?

Et bien bonne nouvelle, une entreprise a eu la bonne idée de développer un calculateur d’émission de carbone pour les sites Web.

Web Carbon créé par Wholegrain Digital vous permet d’analyser deux données clés qui évaluent l’empreinte carbone de votre site (attention, ce n’est pas une science exacte, mais vous pourrez avoir une assez bonne estimation). 

Le transfert de données.
Lorsqu’un site Web est chargé, l’énergie utilisée est à peu près proportionnelle à la quantité de données transférées.
Ceci est ajusté selon que les données du site Web ont été mises en cache par des visites répétées ou non.

La source d’énergie utilisée par le centre de données. 
Il faut le savoir, le centre de données représente environ 48% de l’énergie utilisée par le site Web.

Bien que les données ne soient pas parfaites à 100%, Web Carbon vérifie la base de données de la Green Web Foundation (GWF) pour voir si le centre de données utilise de l’énergie verte (le GWF est une organisation à but non lucratif développant des outils pour la transition vers un Internet vert).

La combinaison de ces informations donne une bonne idée des émissions créées par un utilisateur moyen visitant votre site Web.

Nous avons fait le test pour notre site FIDESIO.

Fidesio digital éthique

Web Carbon nous indique que notre page d’accueil est plus propre que 58% des pages testées et qu’elle ne produit que 0,74g de CO2 chaque fois que quelqu’un la visite.

Attention il s’agit bien de la page correspondant à l’URL entrée et non de tout le site.

Mais comme tout n’est pas parfait (même pas nous) Web Carbon nous donne aussi des astuces pour améliorer notre empreinte carbone.

Fidesio digital éthique

Passer à un hôte vert (comme nous allons le voir plus bas), appliquer certaines bonnes pratiques et même passer par une association qui plante des arbres pour compenser de façon concrète votre pollution digitale.

Si vous le souhaitez Web Carbon vous propose d’afficher un badge sur vos pages.

Fidesio digital éthique

Une fois installé, le badge calcule et affiche automatiquement les émissions de chaque page dans le but de sensibiliser les propriétaires de site Web aux émissions de carbone.

Le badge a été conçu pour être aussi léger que possible et son code ainsi que les résultats récoltés sont tous hautement optimisés et mis en cache lors de charges répétées. Ainsi il ne va pas à l’encontre de sa philosophie en alourdissant votre site.

 

Alors, comment réduire concrètement mon empreinte carbone digitale ?

Vous pouvez apporter un certain nombre de modifications à votre site Web pour réduire son impact environnemental.

Certaines nécessitent plus d’efforts que d’autres, mais sachez que vous pouvez déjà apporter quelques changements simples qui feront une énorme différence.

Passez à une société d’hébergement verte.

C’est l’un des changements les plus importants que vous pouvez adopter en tant qu’entreprise pour réduire votre empreinte carbone sur Internet.

Ils existent 5 grandes sociétés d’hébergement Web durables :

Raidboxes

Fidesio digital éthique Raidboxes

Raidboxes est une société WordPress allemande fonctionnant à 100% d’énergie renouvelable issue de l’hydroélectricité.

Pour chaque site Web hébergé, ils s’engagent à planter un arbre au nom du propriétaire (qui dit mieux ?).

Ils financent également les projets de reboisement Eden, qui plantent plus de 3 millions d’arbres par mois dans des pays comme Haïti et l’Indonésie.

Greenhost

Fidesio digital éthique greenhost

Greenhost prend la durabilité tellement au sérieux qu’en plus d’être alimentés à 100% par l’énergie renouvelable des moulins à vent locaux, ils sont allés jusqu’à construire leur bureau en bois et l’ont meublé avec des meubles d’occasion.

Ils ont également parrainé des entreprises éthiques et des projets de développement durable comme un site d’information sur les magasins zéro déchet en Europe.

Kinsta

Fidesio digital éthique Kinsta

Kinsta est un hébergeur WordPress utilisé par des entreprises comme Asos et Ubisoft.

Il fonctionne à l’aide de Google Cloud Platform, qui fonctionne sur des centres de données qui utilisent 50% moins d’énergie que la moyenne.

Leurs émissions opérationnelles nettes de carbone en 2016 étaient de 0.

Timpani

Fidesio digital éthique Timpani

Le service WordPress spécialisé Timpani, fort en matière de confidentialité est basé sur un centre de données sécurisé dans le Cambridgeshire il fonctionne avec 100% d’énergie renouvelable.

Bounceweb

Fidesio digital éthique Bounceweb

En ligne depuis 1999, Bounceweb propose un hébergement Web alimenté par l’énergie éolienne.

Ils disposent d’une installation d’hébergement totalement neutre en carbone et de 43% de serveurs consommant moins d’électricité.

Améliorez votre référencement.

La deuxième solution pour réduire l’empreinte carbone de votre entreprise est d’améliorer votre référencement.

En effet, le trafic non pertinent c’est-à-dire les visiteurs qui arrivent sur votre site, mais repartent immédiatement, consomme beaucoup d’énergie.

Plus votre trafic est pertinent, moins vous avez de taux de rebond et de consommation d’énergie inutile.

Donc :

- Assurez-vous que tous les contenus de votre site sont vraiment pertinents et utiles pour vos utilisateurs
Rendez votre contenu lisible. Personne n’aime se retrouver face à des pavés de texte. Divisez le contenu avec des titres, des images et des sections par exemple.
- Assurez-vous que la vitesse de chargement de vos pages est rapide : les visiteurs toujours plus pressés ne resteront pas longtemps s’ils doivent attendre d’interminables secondes que les pages se chargent
Optimisez la navigation sur votre site. Idem, si les visiteurs ne trouvent pas rapidement ce dont ils ont besoin sur votre site, ils iront voir ailleurs.
Allégez votre site. Les images peuvent être compressées sans grande perte de qualité, un article de blog typique ou une page corporate n’ont pas besoin d’être remplis de photos haute définition pour faire passer votre message.
- Minimisez l’utilisation de scripts de suivi et de publicité. Les trackers et les publicités peuvent entraîner un chargement des sites Web deux fois plus longs.
Évitez les vidéos en lecture automatique qui sont généralement ennuyeuses et la plupart du temps désactivées en quelques secondes.
- La mise en place d’une solution de mise en cache est également importante, car elle réduit la quantité de bande passante du serveur requise pour générer une page vue (en stockant des ressources statiques sur l’hôte externe).
- La rédaction d’un code propre et efficace vous aidera à optimiser votre site Web. La mise en place d’un site écologique se fait dès le début.
Utilisez des polices légères telles que les polices standards et ne faites pas trop de variations. Vous pouvez également utiliser des polices Web modernes, qui offrent des méthodes de compression plus élevées.

Sachez que ces changements ne profiteront pas seulement à la planète, ils seront aussi bénéfiques pour votre entreprise en améliorant l’expérience utilisateur de votre site et en vous faisant bien voir par les algorithmes des moteurs de recherche.

 

Pourquoi est-ce si compliqué ?

Il y a quatre défis clés à relever pour construire une révolution numérique durable :

Sensibiliser. Il y a peu de connaissance du public sur le fait que l’action numérique a un impact environnemental. La navigation sur le Web est perçue comme positive pour l’environnement de par son invisibilité et l’externalisation du matériel vers le cloud augmente encore plus cette perception.

Contrôler. Nos actions numériques qui génèrent des impacts négatifs sur l’environnement sont généralement faibles et dispersées entre de nombreuses personnes et organisations et il y a très peu de systèmes qui contrôlent et font des rapports, et, il faut l’avouer, les fournisseurs ne sont pas trop coopératifs à ce sujet.

Anticiper. En raison de la vitesse de changement de l’écosystème numérique une fois que vous avez identifié vos impacts, le système ou le produit lui-même change et vos résultats deviennent moins significatifs. Il faut donc toujours rester alerte et au courant des changements à venir pour les anticiper et les intégrer.

Évaluer. Les méthodes actuelles d’évaluation environnementale du numérique ne sont pas assez bonnes car elles ne peuvent pas évaluer dynamiquement les impacts, et le rythme de changement empêche d’avoir une base de référence constante pour comparer les performances.

 

Pour pouvoir relever ce grand défi, il faut une plus grande collaboration autour de l’écosystème numérique, la responsabilité ne peut être celle d’un seul décideur, chacun doit jouer son rôle.

Sachez-le, la responsabilité sociale de l’entreprise profite plus qu’à l’entreprise.

Nombreuses sont celles qui veulent se positionner comme une entreprise socialement consciente et responsable, car les avantages sont nombreux, réduction des coûts opérationnels, bonne presse et meilleure réputation aux yeux des clients par exemple.

Faire le bien, que ce soit à travers l’environnementalisme, les pratiques de travail éthiques, la philanthropie ou le bénévolat aidera votre entreprise, mais aussi la planète et l’avenir de tous.